Lorsque l’on évoque les îles vendéennes, on pense souvent à Noirmoutier et à l’Île d’Yeu. Mais sur les cartes marines, d’autres terres se révèlent. Ainsi, au large de Noirmoutier, se trouve un îlot rocheux discret. Tantôt base de piraterie, site de fortification militaire et lieu de retraite monastique, c’est aujourd’hui un site naturel protégé. Dont les seuls habitants, les oiseaux marins, profitent des lieux en toute liberté. C’est là que nous allons.
L’être humain est plein de contradictions. Et je n’échappe pas à cette règle. L’océan m’effraie autant qu’il me fascine. Et pourtant, j’attends ce moment avec impatience. Comme chaque année lorsque le printemps montre enfin le bout de son nez, le week-end devient mon moment préféré. A quatre ou à deux roues, je pars retrouver mon port d’attache.
Au bout de la Jetée du Port de Morin, on peut voir deux immenses tableaux. A gauche, le port de plaisance d’échouage et ses nombreux bateaux amarrés qui n’attendent qu’à prendre la mer. A droite, le grand large et l’horizon. Là où l’on voit si nettement la démarcation entre ce que l’on connaît et ce qui nous est encore inconnu. Un océan de possibilités.
Marée haute, enfin. J’attrape mon appareil photo à la hâte et mon sac à dos que je remplis de livres. Je dévale plus vite que de raison les escaliers qui mènent jusqu’aux pontons. J’enfile un pull et mon gilet de sauvetage. L’air est toujours plus frais en mer que sur la terre. La balade peut commencer. La mer est belle et calme, c’est un temps idéal. Petit à petit, le Moulin de la Bosse et la plage s’éloignent. On ne distingue plus que des petits points sur la plage. Puis on dépasse les dernières bouées du chenal et l’on se retrouve en haute mer — presque seuls au monde.
C’est un sentiment de liberté que l’on ressent quand on se retrouve là, tous les quatre, face à l’immensité de l’océan Atlantique. Avec en ligne de mire cette île qui nous intrigue tant et que l’on rêve de rejoindre. En regardant droit devant moi, j’ai presque l’impression de me glisser entre les lignes d’un roman du Club des Cinq avec Claude et sa bande. La balade nous prendra une bonne demi-heure. Le ronron du moteur nous accompagne. A l’extérieur, les rayons du soleil commencent à dorer notre peau. Par moments, on cherche des yeux des dauphins. Dans le cockpit, le capitaine tient fermement la barre. Suivre le cap à 180 degrés.
Et puis enfin, l’île de dessine. Les lignes deviennent de plus en plus nettes. Sous la coque, le bleu si vif devient moins bleu. Jusqu’à entrapercevoir le sable clair que l’on pourrait presque effleurer des mains. On aperçoit le grand sémaphore et le phare qui se dressent sur l’île. Ces oiseaux qui virevoltent dans les airs. Ces plages de sable fin bordées par une eau cristalline dans laquelle on aimerait tant se baigner. Mais ce sera pour une autre fois. La marée, elle n’attend pas. Alors on savoure avec les yeux et on profite. Heureux d’avoir partagé ce beau moment dont l’on se souviendra longtemps. Une bien jolie page dans ce livre de vacances. Avant de rêver à de nouvelles aventures.
Informations pratiques : L’Île du Pilier appartient au Conservatoire du Littoral. Elle est uniquement accessible en bateau et les connections maritimes sont assurées par O’Abandonado le dimanche en saison. Plus d’informations ici.
Bon à savoir : Il est recommandé de ne pas fréquenter le Pilier entre avril et juin pendant la période de nidification des oiseaux de mer.
Comments (2)